A Ceyreste, 10 enseignants sur 15 étaient en grêve, soit 66% des enseignants.
"Massive", "puissante", la mobilisation a été très forte le 29 janvier puisqu'on compte de 1 à 2,5 millions de manifestants. Paris aurait vu de 60 à 300 000 manifestants, Marseille de 20 à 300 000, Toulouse, Bordeaux de 30 à 90 000.
L'importance des cortèges a impressionné les enseignants : "A Clermont, un vrai fleuve, jamais vu !" "40 000 à Caen !!!" Les enseignants représentaient une bonne partie de ces cortèges, où on remarquait aussi des salariés du privé.
Alors que nationalement le taux de grévistes a été un peu moins fort qu'espéré, il est particulièrement fort à l'éducation nationale. Le ministère reconnaît 48% de grévistes dans le premier degré, 28% dans le second degré, soit davantage qu'au 20 novembre dernier. Les syndicats avancent les chiffres de 69% au primaire et "plus de 50%" dans le secondaire.
Les syndicats interpellent le gouvernement. Pour le SNES, "cette mobilisation doit conduire le gouvernement à prendre en compte les demandes des personnels" c'est-à-dire rétablir les postes supprimés, reporter la réforme dela formation des enseignants, doubler les postes aux concours. Le Snes " appelle à organiser ans le second degré le 5 février, des "soirées des lycées et collèges" avec les parents et les élèves". Pour le Snuipp, "l'avenir de l'école et la réussite de tous les élèves nécessitent que le Ministre prenne la mesure de la colère et du rejet que provoque sa politique éducative et budgétaire et réponde sans tarder à cette exigence de dialogue social".
Quant à Xavier Darcos, interrogé par l'AFP, il voit "deux éléments forts dans les messages de cette journée: une demande de justice sociale et un pouvoir d'achat amélioré pour les enseignants… Ces deux éléments sont au coeur des réformes que j'ai engagées" affirme-t-il…
Le président de la République semble entendre davantage la portée de ce mouvement. " Cette crise impose aux pouvoirs publics un devoir d’écoute, de dialogue, et en même temps une grande détermination à agir" annonce-t-il. "Dans cet esprit, je rencontrerai durant le mois de février les organisations syndicales et patronales afin de convenir du programme de réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour le mener à bien".
Dépêche AFP